Il est nécessaire qu’un produit, bio ou conventionnel, corresponde à certains critères de formulation (vu précédemment) pour être efficace.                                                                                        

Tout d’abord, le plus important serait la qualité de l’excipient (qui est la base du produit cosmétique). Il représente environ 95% du produit et joue un rôle important, celui de permettre aux actifs de pénétrer dans les couches supérieures de l’épiderme. C’est donc la base du produit (l’excipient) qui marque une différence majeure entre les cosmétiques conventionnels et les cosmétiques bios. En effet, la base de la cosmétique conventionnelle est majoritairement composée d’huile minérales (comme la paraffine ou encore la vaseline) et de silicones qui sont des matières inertes et polluantes pour l’environnement. De plus, les molécules proposées sont de plus en plus compliquées, et ne sont donc pas digestibles par l’organisme qui se retrouve saturé.                                                                                                                 

Par contre, pour concevoir la base de la cosmétique bio, on procède à une émulsion d’eau et d’huiles végétales, le tout stabilisé par des émulsionnants et des épaississants naturels. Ce sont donc des matières vivantes et non dénaturées composées de lipides proches de ceux présents dans l’épiderme (oméga 3) et qui permettent d’améliorer l’action d’assimilation des actifs ainsi que leur biocompatibilité avec la peau.

Ensuite, on retrouve les actifs dont la quantité varie de 0,5 à 5% dans les cosmétiques conventionnels contre 70% dans les cosmétiques biologiques (ce chiffre s’expliquerait de par la forte présence d’excipients naturels qui sont aussi des actifs). Ces derniers sont utilisés dans la cosmétique conventionnelle afin d’apporter une action visible immédiate et donc de doper le consommateur. Néanmoins, l’action de cette dernière ne se résume qu’à celle d’un seul actif : celui présenté par le produit. Ce résultat n’est donc que ciblé et aussitôt l’utilisation du produit stoppée, le problème réapparaît. Par contre, en cosmétique bio les actifs utilisés sont des actifs naturels, ciblés en fonction de l’utilisation voulue (par exemple pour un soin anti-âge, on choisira les huiles essentielles les plus efficaces contre les rides, notamment l'huile essentielle de géranium). De plus, à l’inverse de la cosmétique conventionnelle, l’action de la cosmétique bio ne se résume pas uniquement à un seul actif. En effet, les huiles essentielles naturelles ont l’aptitude de pouvoir combler plusieurs besoins en même temps et ce grâce à leur composition chimique très active. Ainsi, un cosmétique bio serait un soin complet, parfaitement assimilable par la peau et apportant des résultats bénéfiques sur le long terme.

Pour conclure, on retient quatre arguments majeurs en faveur du bio :

● La cosmétique bio est plus proche de la peau. Elle contient des concentrations plus élevés en actifs naturels et pénètrent plus rapidement dans l'épiderme. "Le corps a des récepteurs pour reconnaître un ingrédient naturel", explique Caroline Wachsmuth, fondatrice de la marque bio Doux me.

● La cosmétique bio est plus nourrissante. Elle est composée de plus de nutriments fondamentaux pour la peau que dans les crèmes conventionnelles (vitamines, antioxydants, oligoéléments, acides aminés et gras qui contribuent au renforcement de la qualité de nos protéines et de nos lipides, soutenant ainsi les fonctions vitales de la peau). 

● La cosmétique bio est moins irritante. Conçue à base d’huiles végétales ou de sucres naturels, les cosmétiques bios, à l’inverse de la cosmétique traditionnelle, ne contiennent pas une multitude d’éléments chimiques qui encrasseraient la peau, mais des tensioactifs doux, non ioniques (la molécule ne comporte aucune charge nette). Il faut savoir que les tensioactifs sont responsables de la formation de mousse dans les shampoings; plus ces derniers moussent, plus ils sont agressifs et donc décapants.

● La cosmétique bio est plus saine. Elle est composée à 95% d’éléments naturels et ne contient pas d’ingrédients toxiques tels les 8 ingrédients présentés ci-dessous dans « la liste des ingrédients interdits en cosmétique bio ». Cependant, ces ingrédients, bien que nuisibles et dangereux pour la santé, demeurent présents dans la cosmétique conventionnelle.

1- Propylène glycol :

C’est un conservateur fort irritant pour la peau dérivé du pétrole et utilisé dans les peintures.

2- Laureth Sulfate (SLES) et Sodium Lauryl Sulfate (SLS):              Ces détergents sont utilisés pour leurs effets moussants. Ils irritent la peau et créent des allergies.                                                      

3- BHT (butyl-hydroxytoluène) et BHA (butyl-hydroxyanisole) : 

Ce sont des antioxydants supposés cancérigènes.

4- Phtalates :

C’est un groupement d’éléments chimiques utilisés dans les peintures, les vernis, les encres et les adhésifs. Ils sont néfastes pour le foie, les reins, les poumons et les appareils reproducteurs, la peau et l’environnement.

5- PEG et PPG :

Les PEG ou polyéthylènes glycols sont toxiques, inflammables et supposés cancérigènes. Les PPG (propylènes glycols) ont les mêmes propriétés que l’huile pour freins et les fluides antigel industriels.

6- Sel d’aluminium :

Utilisé dans les anti-transpirant, le sel d’aluminium bouche les canaux de sécrétion naturelle des glandes sudoripares et provoque des inflammations.

7- Parabènes :

Ce sont les fameux conservateurs synthétiques qui seraient cancérigènes. En effet, un professeur britannique a localisé en 2004 des traces de parabènes dans 99% des tissus mammaires prélevés après une mastectomie (amputation d'un sein). Cette constatation a permis d'affirmer que les parabènes agiraient comme des œstrogènes. Or, les oestrogènes sont des hormones de synthèse qui perturbent le fonctionnement du corps humain, jouant un rôle clé dans le développement de certains cancers du sein. Cependant, cette étude a provoqué de nombreuses réactions auprès des communautés scientifiques (notamment le communauté scientifique de l'Union Européenne), qui ont montré que certaines conditions suspectes de l’analyse du professeur ne permettent pas d’adhérer totalement à ses conclusions (il n’y a toujours pas eu d’expérience in-vivo). Ainsi, malgré son retentissement, l'étude n'a encore jamais réellement confirmé de lien direct entre parabens et cancer.

8- Formaldéhyde :

 C’est le groupement chimique de conservateurs neurotoxiques, présents dans beaucoup de produits cosmétiques 

Cependant, les cosmétiques bio, comme tous cosmétiques, présentent des faiblesses:

● Leur efficacité n'est généralement prouvée qu'à long terme, elle n'est pas immédiate. Les produits bio ne sont pas des "produits miracles", il faut donc être patient.

● Le fait qu'ils soient moins ciblés peut être un avantage mais aussi une faiblesse. En effet les produits bio sont conçus pour répondre à des besoins universels et non pas à des problèmes cutanés ciblés. Ils entretiennent notamment les fonctions cutanées essentielles, qui sont les mêmes pour tous les épidermes. C’est pourquoi le bio ne comprend pas de soins ciblés répondant à des problèmes spécifiques et pointus comme l’acné fort. 

● Leur parfum est aussi, dans certains cas, un point faible. En effet, il provient des huiles essentielles. Or, selon  une étude, un tiers des femmes n’aimerait pas leur odeur puissante et tenace. Ce sont des parfums généralement basiques, peu originaux et dans certains cas extrêmes, assez écœurants. Les concepteurs ne peuvent pas se permettre beaucoup d'inventivité et d'audace étant donné que ce sont des essences naturelles.

● Ils peuvent être source d'allergies ou d'irritations: 

Dans certains cas, les cosmétiques bio peuvent être mal tolérés: s’ils contiennent trop d’huiles essentielles classées comme potentiellement allergisantes,  ou si l’utilisateur présente un terrain sensible aux allergies. En effet, les produits bios évitent les allergies dues aux produits chimiques, mais il est tout à fait possible d’être allergique à des produits naturels.